L’ORIGINE DES RITES FUNERAIRES
January 4, 2023
Séchés, dévorés, brûlés, embaumés, fumés… L’être humain a tenté bien des choses à travers les âges autour du corps. Les pratiques évoluent sans cesse et les rites changent en fonction des cultures, des religions, des us et coutumes, mais toujours avec l’intention de rendre hommage aux défunts. Et parce que la mort a toujours intrigué, voire effrayé l’homme, le rite funéraire permet de faciliter ce dernier passage. Retour vers les origines du funéraire.
Les premiers signes
S’il est difficile de situer précisément les premiers signes des rites funéraires, les chercheurs s’accordent tous à dire qu’ils remontent au temps des Hommes Préhistoriques. Ces derniers appréhendaient déjà la mort à leur manière, un fait avéré par de multiples découvertes par les archéologues, telles que des inhumations accompagnées d’un hommage au défunt ou encore des œuvres picturales esquissées dans les grottes.
Si en Israël et en Egypte, les premières sépultures datent de 100 000 ans, elles sont un peu plus récentes en Europe : on les estime réalisées 50 000 av. J.C. Les scientifiques les associent à des rites funéraires parce qu’elles présentent trois aspects :
. Le corps est accompagné d’objets comparables à des offrandes
. Des matériaux autres que la terre recouvrent le corps
. Le corps est disposé dans une position particulière
Ils ont également reconnu des signes de rites religieux en distinguant un traitement particulier et des gestes funéraires accordés au crâne des défunts.
L’Homo Sapiens et l’homme de Néandertal procédaient déjà à l’inhumation des corps de leurs disparus et pratiquaient également la crémation. Celle-ci fut introduite en Asie par le bouddhisme et l’hindouisme au IV millénaire av. J.C et en 1900 av. J.C en Inde et existait dès la préhistoire.
Les rites qui ont marqué l’histoire
Les rites en Égypte Antique
Ils attirent des millions de visiteurs dans les pyramides égyptiennes, dans les musées et ont inspiré de nombreuses productions cinématographiques. Longuement étudiés dans les livres d’histoire, les rites funéraires égyptiens, comprenaient 3 rituels parfaitement élaborés, chacun d’une grande importance :
. L’embaumement
. La momification
. L’ouverture de la bouche
Ces pratiques consistaient à envelopper le corps d’un linge imprégné de résine et de peindre le visage du défunt sur la toile. Les viscères sont également momifiés. Au départ utilisée uniquement pour la famille royale, l’éviscération s’est démocratisée environ 2000 ans av. J.C.
Cette technique de préservation du corps était un moyen d’élever l’enveloppe mortelle du défunt en un corps divin. Le convoi funéraire existait déjà et transportait le disparu au Royaume des Morts, là où le soleil se couche sur le Nil.
Dans l’ancienne Égypte, le deuil tenait une importance primordiale et il était essentiel que tous les proches du défunt respectent cette période de deuil.
Les funérailles chez les Vikings
La vie après la mort, vous y croyez ? Les Vikings, eux, en étaient convaincus et s’imaginaient qu’une fois morts, ils se dirigeaient dans l’un des Royaumes des Morts auxquels ils croyaient. Car il n’y en avait pas un mais quatre :
. Le Valhalla - Royaume d’Odin
. Le Folkvangr - Royaume de Freyja
. Helgafjell - Royaume des morts destiné aux guerriers exemplaires
. Helheim - Royaume des morts accueillant les Vikings mort de manière déshonorante
Les rites funéraires des Vikings comprenaient le sacrifice humain, l’inhumation et la crémation. Ils considéraient que les serviteurs et les esclaves devaient une dévotion éternelle à leur maître, même dans l'au-delà. C’est pourquoi il était envoyé avec lui dans le Royaume des Morts, en étant brûlés vifs ou enterrés vivants. Tout comme de nombreux objets tel que le matériel de combat.
Les Vikings utilisaient davantage la crémation qui avait lieu dans des tombes à crémation orientées est-ouest. Pour des Vikings d’importance, on avait plutôt recours à la crémation à même leur navire. Soit le bateau brûlait en partant au large, soit les cendres du bateau et du défunt étaient déposées dans un tumulus.
Tout comme les pyramides chez les Égyptiens, les Vikings enterraient leurs défunts dans des tertres funéraires. Certains sont immenses, comme la représentation de la dynastie royale des Ynglingar qui peut être admirée en Norvège, dans le parc national de Borre, ou le mémorial de Lindholm Høje au Nord du Danemark.
De l’Antiquité à l’époque moderne en Europe
Au fil du temps, les rites funéraires se sont modifiés sous l’influence de l’Église. L’incinération a laissé place à l’inhumation pour rendre davantage hommage au Christ. Bien que de nos jours, la crémation est de plus en plus demandée. Ah! La mode…
L’Église fixe alors des pratiques funéraires religieuses au cours du haut Moyen-Âge, appuyées par les rois tels que Charlemagne. Fini les nécropoles, place aux cimetières qui deviennent un lieu de rencontres sociales au cœur des villes.
Mais l’accumulation des corps intra-muros pose de gros problèmes de salubrité, en particuliers suite aux épidémies qui obligent à entasser les corps dans des fosses communes. On interdira alors l’inhumation à la fin du 18ème siècle dans les églises suite à l’effondrement des murs, laissant les cadavres se déverser. C’est ainsi que les ossements furent transférés dans les célèbres catacombes de Paris.
Les cimetières intra-muros sont définitivement interdits au cours de la Révolution Française. Il faudra attendre la réforme des cimetières et des funérailles tenue par Napoléon en 1804. On distingue alors une évolution des rites funéraires, la crémation est à nouveau autorisée mais interdite aux Catholiques par le pape en 1886 (une interdiction levée en 1963). Les obsèques opèrent dès lors un véritable tournant.
Aujourd’hui, elles continuent leur transformation. De nouvelles pratiques funéraires voient le jour telles que les urnes biodégradables, les cercueils éco-certifiés ou encore les monuments végétalisés. Autrement dit, les rites s’inscrivent dans l’air du temps. Comme cela a toujours été. Et quel que soit le rite que vous préférez, il est temps de l’indiquer sur Transmissio.net !